Arnaud Gallay
janvier 2009
Lundi 26 janvier, une poignée de personnes intersexuées et leurs amis se sont réunis sur la Place des Nations, à Genève, devant le siège européen des Nations Unies, pour attirer l’attention du public sur les conséquences des chirurgies et traitements imposés sans consentement, particulièrement sur des enfants, et aboutissant à des mutilations génitales irréversibles.
C’est la deuxième fois (après une première manifestation devant l'Hôpital de pédiatrie de Zurich en juillet dernier) que les personnes intersexuées «sortent du bois» en Suisse, comme l’explique Nicolas, qui concède que ces actions publiques sont éprouvantes: «Les personnes intersexuées n’existent pas pour la société. On ne voit que deux sexes: masculin et féminin. Quant à toutes les variations qui existent entre les deux, on n’en parle pas.»
Première devant l’ONU
Le rassemblement de lundi marquait également une première: les personnes intersexuées étaient invitées à s’exprimer devant le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU et le 43e Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). Elles y soumettaient à cette occasion un rapport officieux sur les atteintes aux droits humains dont elles sont victimes. «Ce rapport fait la liste des violations commises contre les personnes qui ont un appareil génital non conforme: castrations, opérations génitales forcées… qui détruisent les âmes comme les corps», résume Daniela, présidente de l’Association des personnes intersexuées. «C'est une manière de dire: Aidez-nous à vivre notre vie dans la dignité!»
L’Association des personnes intersexuées organise une nouvelle veille silencieuse devant l’ONU, Place des Nations à Genève, le lundi 2 février de 9 à 17h.
Un service de l'Organisation Internationale des Intersexes
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